Madrid Río, un parc 3.0 !

Catégorie: Art & culture, Divertissement 11 janvier 2016

Le Pont d’Arganzuela, conçu par l’architecte Dominique Perrault, est devenu le symbole visuel du projet Madrid Río.

Non, Madrid Río n’est pas une ligne aérienne à destination du Brésil ! C’est l’un des projets « d’équilibrage écologique » et de loisirs alternatifs parmi les plus réussis de Madrid.  Ce singulier parc doit moins son succès aux prix d’excellence et à l’abondante couverture médiatique reçus depuis son inauguration, qu’à l’enthousiasme avec lequel les Madrilènes et les visiteurs étrangers apprécient aujourd’hui ses installations et l’offre culturelle de Matadero (les anciens abattoirs). Je vous invite à le découvrir…

Les anciens abattoirs de Madrid furent construits dans les années 1900 sur une parcelle du bois d’Arganzuela, qui accueille aujourd’hui le nouveau parc Madrid Río.

« Le souvenir que je garde du Matadero [les anciens abattoirs] est celui d’un lieu sombre, à l’abandon, avec les vitres cassées… Pour moi, enfant, c’était la limite de Madrid avant le néant ! », plaisante mon amie Cristina, professeur d’espagnol et maman de deux jeunes enfants. Cristina a grandi avec le parc d’Arganzuela sous ses fenêtres, une vaste étendue de bois millénaires, traversée par la rivière Manzanares, dont une partie était occupée par les abattoirs (jusqu’en 1996) et par une autoroute. Dès 2005, la ville de Madrid décide de transformer cette zone pour en faire un vaste espace de nature pour les habitants de Madrid, qui non seulement remettra en valeur la rivière Manzanares, mais unira aussi ses deux rives. Madrid Río naitra six ans après !

Avant… Exposée au Matadero, une vieille photo couleur sépia montre les abattoirs d’Arganzuela quand ceux-ci fonctionnaient à plein régime.

Après ! À la place des parcs à bétail, de belles esplanades ensoleillées qui accueillent notamment un marché de petits producteurs écolos tous les derniers week-ends du mois.

Aujourd’hui, la plupart des habitants du quartier, qui ont de jeunes enfants, n’hésitent pas longtemps quand il s’agit de sortir avec les petits monstres ! Matadero et Madrid Río offrent des possibilités infinies de loisirs pour tous les âges et tous les goûts et sans se ruiner.

Les anciens entrepôts des abattoirs accueillent aujourd’hui des résidences d’artistes et ateliers de création contemporaine

Justement, me voilà assise avec mes amis Pedro et Esther à l’agréable terrasse de la cafeteria du Matadero, pendant que leurs deux très jeunes enfants, détruisent consciencieusement à coups de pieds le dessin que quelqu’un, avant leur arrivée, a réalisé avec un tas de cailloux de couleurs laissés là à cet effet. « C’est pas dit que c’est interdit« , revendique le petit Omar. Il a bien raison ! Le Matadero est avant tout un centre de divulgation culturelle et de création contemporaine libre. Quiconque, porteur d’un projet, peut louer ses installations et ses espaces à moindre coût pour le réaliser. Le centre est ainsi devenu le siège de la Centrale du Design (gérée par la Fondation du Design de Madrid) et de Naves del Español (espace scénique géré par le Teatro Español). Tout au long de l’année, Matadero offre une abondante programmation d’expositions, de films non-fictionnels, de spectacles de danse, de théâtre, des concerts, des cycles de conférences, des festivals et le fameux marché de produits écolos qui a lieu tous les derniers week-ends du mois.

Des terrasses posées au soleil, un dimanche après-midi, pour déguster les produits du marché écolo dans une super ambiance

Et ce n’est pas tout ! Le complexe du Matadero est complété par la Casa del Reloj (les anciens bureaux de l’administration des abattoirs, transformés eux aussi en centre culturel qui offre des expositions gratuites) et par les vastes serres de 7 000 m2 qui abritent un fabuleux jardin botanique.

Madrid Río a remis en valeur la rivière Manzanares, en aménageant une série de passerelles, de fontaines artistiques et de jardins qui ornent ses rives. En arrière-plan, le stade de foot Vicente Calderón, propriété du club Atlético de Madrid.

Les serres marquent le point de départ des 23 hectares de superficie verte du parc Madrid Río, un espace de nature en plein milieu de l’urbanisme d’Arganzuela (autrefois un triste bidon-ville et quartier industriel), conçu pour la pratique du sport et la contemplation. Suivant le cours de la rivière Manzanares sur 10 km, le parc offre des sentiers pour les marcheurs et les joggers, 18 kilomètres de pistes cyclables qui connectent avec le fameux « anneau vert » de Madrid (un réseau de pistes cyclables qui ceinture la ville), 17 espaces de jeux pour les enfants (un parc à toboggans, un bateau pirate, la jungle des troncs d’arbre, le skatepark…), un terrain et une école de foot, des pistes pour la pratique du patin à roulettes, du cyclisme de vitesse, du volley, padel, tennis, escalade… En plus de sa vocation fonctionnelle, Madrid Río est aussi une réussite au niveau de l’esthétique, ayant conservé certains éléments historiques (ponts, statues, bassins…) auxquels se sont ajouté des jardins fleuris, des fontaines à jets artistiques (un régal pour les enfants en été), des passerelles conçues par des architectes de renom… Pas étonnant que la prestigieuse université d’Harvard (entre autres !) ait récemment décerné à Madrid Río son prix Veronica Rudge Green Prize en matière d’urbanisme durable !

Une patineuse pratique sa chorégraphie sous le Pont Monumental d’Arganzuela

Les graines de champions de l’École de Foot d’Arganzuela, dans l’enceinte de Madrid Río

Un service de location de vélos électriques au Matadero permet d’aller se balader sur les 17 km de pistes cyclables de Madrid Río

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