Manger sur les (chapeaux de) roues !

Catégorie: Boire & manger 5 avril 2016

La mode des « food trucks », de préférence de style « rétro », est arrivée à Madrid.

Après la fureur des gastro-marchés, voici le temps venu, à Madrid, des food trucks ou « gastronetas » ! Ces restaurants sur roues s’installent, le temps d’un week-end, sur un espace public de la ville, pour faire découvrir le talent et la créativité de jeunes chefs madrilènes. L’initiative est sympa, d’autant plus que les beaux jours reviennent pour en profiter au mieux.

Si tu ne viens pas à Lagardère… C’est le « lardier » qui vient à toi ! Les étoiles montantes de la gastronomie madrilène ont, elles aussi, adopté le nouvel outil de marketing à la mode, qui consiste à « monter » toutes sortes de commerces sur des roues pour sortir dans la rue et se faire connaître du public. Pour les restaurateurs, le food truck, ou camion-cantine, consiste donc à installer sa cuisine dans un véhicule, le temps d’un week-end, et de faire une démo, en temps réel, de son talent culinaire. De son côté, l’estafette, de préférence rétro, connote les vacances (qui ne se souvient pas du pizzaïolo ou du vendeur de glaces ambulants de son enfance ?) et un nomadisme qui a l’air de plaire à tous les publics, d’après ce que je peux observer en visitant une expo de food trucks comme il y en a régulièrement lieu à Madrid dans les espaces publics comme l’esplanade de Nuevos Ministerios, le parc de la Casa de Campo, le centre culturel Matadero.

Le concept de food truck « gourmets » aurait été importé des États-Unis et étrenné à Paris en 2011 avec le Camion qui Fume.

L’organisme public-privé Asociación Turismo Madrid est justement le promoteur de MadrEAT, le festival de food trucks le plus important de la capitale, qui en est à sa neuvième édition et qui ne cesse de grandir. Il compte à ce jour 83 participants, avec une belle offre de cuisines espagnoles et du monde : andalouse, des îles Canaries, asturienne, madrilène, thai, japonaise, péruvienne, indienne, mexicaine, colombienne, libanaise, brésilienne, grecque, italienne; des cafetiers, des crêperies françaises, des pâtissiers, des fabricants de bières artisanales, des vinothèques… Attention ! MadrEAT n’est pas un rassemblement de mauvais  « tord-boyaux » ambulants. C’est même tout le contraire… On y déguste de la cuisine d’auteur adaptée au format « urbain pressé », qui peut se manger dans la rue, debout ou en marchant, sans s’en mettre partout !

Un sandwich à la « viande de fête », une spécialité des îles Canaries servie chez 7 Delicatessen

Pour ma part, je décide de goûter une spécialité du gastro-bar canario 7 Delicatessen, qui se balade lui aussi dans sa « gastroneta, en plus d’avoir un poste fixe au marché de San Antón). Je choisis un sandwich à la « viande de fête », de la viande de porc macérée dans un mélange de piment, d’ail, d’herbes aromatiques, de vin blanc et de vinaigre. Un groupe de clients, justement originaires des Canaries, me charrie un peu : « voyons, voyons les Madrilènes, si vous avez l’estomac fait pour la cuisine des Canaries !« . Micky, la gentille vendeuse, me fait un clin d’œil. Je comprends que le cuisinier a eu la main légère avec les épices. Et pour me le prouver, elle m’offre une « papa arrugá con mojos« , autrement dit, une petite pomme de terre typique des Canaries avec ses deux sauces, la rouge (à base de piment fort) et la verte (à base de coriandre). Délicieux ! Mais avec le sandwich et la pomme de terre, je n’ai plus de place pour le dessert et c’est bien dommage ! J’aurais bien pris un de ces cup-cakes appétissants ou une crêpe dont je sens le parfum qui s’échappe de la gastroneta de La Pirulina… Une autre fois ! C’est l’excuse parfaite pour attendre le prochain MadrEAT ou la prochaine expo de Food Trucks. En attendant, je prends quand même un bon café italien chez Cafés Guilis.

Le soir tombe et les food-trucks connaissent un regain de fréquentation !

Même si le temps est un peu instable ce jour-là, les commerçants sont enchantés : « franchement, avec la grêle qui est tombée tout à l’heure et ce ciel couleur d’ardoise qui n’annonce rien de bon, on ne pensait pas avoir autant de monde à midi« , me confie le jeune cuisinier de 7 Delicatessen. Les gastronetas vont rester ouvertes jusqu’à 23 heures. « Si c’est comme la veille, on ne pourra presque pas bouger entre les camions tellement il y aura du monde« , se réjouit-il. L’expérience est, en effet, sympa par con côté convivial, libre et décontracté. Le fait d’être à l’air libre permet de profiter de la ville, de faire des connaissances plus facilement que si l’on était assis à des tables individuelles et c’est aussi, pour les restaurateurs, une manière de se rapprocher d’un public qui serait peut-être réticent à fréquenter les restaurants gastronomiques plus guindés.

Le style « bric-à-brac du pêcheur » au bar à saumon et morue d’Alaska, Irrintzi Food.

À Latatina, on ne peut pas manquer de goûter le fameux cachopo asturien !

Pour les carnivores, Origen a sa spécialité : la viande de bœuf de race Angus d’Australie, simplement grillée.

 

 

 

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